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peut-érre méme leur propre liaine, pour les Norvégiens,
et il est a craindre qu’il n’ait que trop bien profité de ces
funestes leeons. Toutes les fois que le prince Oscar est allé
en Norvége, il s’y est distingué par un petit air de hau
tenr, par un accueil froid , et par un cérémonial poin
tilleux, tandis qu’on le dit trés-aimable en Suéde. Jl a été
Lien plus difficile d’étre admis å son audience qua celle
du roi son pére; et il n’a ni su, ni peut-étre voulu, cacher
aux yeux attentifs des Norvégiens sa grande prédilection
pour les Suédois. Cette imprudente maniére d’étre a éloi
gné de lvi la plupart des habitans du pays, qui au fond
auraient mieux fait dYnrire ; mais il faut avouer en méme
temps qu’il est trés-difficile de se défendre de quelques
pressentimens peu rassurans , quand on pense au moment
ou , apres la mort de son pére , Fordre des clioses actuel
voudra que le prince monte sur le trone.
Le roi a le malheur de ne connaitre ni la langue, ni le
caractére , ni les mæurs des peuples dont il est devenu le
chef supréme. Il est done , plus qu’aucun autre roi , a la
merci des conseils de ses courtisans, et Fon sait que ces
messieurs ne donnent jamais les meilleurs avis (i). Si le
roi avait pu juger par lui-méme sa position , lom de per
mettre å ses conseillers d’aigrir I’esprit du peuple norvé
gien, il aurait fait tout au monde pour se le concilier. Il
ne pent pas se dissimuler qu’il court de grands dangers
d’un coté que je n’ai pas besoin de lvi indiquer; il n’i-
(i) Le roi est trés-excusable de croire qu’un amalgame des
<]eux royaumes serait avantageux pour tout le monde. Mais
que penser de ses conseillers norvégiens qui sont ou qui
feignent d’étre du menie avis ? J’aime mieux les croire
iueptes que traitre».
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