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Norvége , du moms de fait; et Bernadotte, ayant hérité ,
non pas d’un droit, mais de cc titre, se.voit aujourd’hui
admis au cercle de ces augustes personnages , dont les mi
nistres, comme tout le monde le sait, travaillent avec
tant de zéle au bonheur de I’Europe.
Devenu roi , Bernadotte se voit entouré de ministres
qui cherchent a lvi inspirer les gouts de Napoleon et de
quelques-uns de ses confréres ; mais la Scandinavie n’étant
pas assez puissante pour porter la guerre au-dela de ses
frontiéres , les conseillers se bornent , en attendant , au
plaisir d’attaquer les droits et les libertés de la Norvége.
Il est assez curieux de remarquer I’afFectation avec laquelle
ils cherchent a faire croire aux ignorans et aux étrangeia
surtout , que c’est le roi qui a donné ou accordé une
constitution a" la Norvége. Ils ne se servent pas encore du
mot octroyé; mais attendons un peu, et cette expression,
vénérable ailleurs, mais trés-mensongére en Norvége, se
placera bientot sous la plume de leurs excellences. Le fait
est , qu’aprés avoir discuté contradictoirement avec les
représentans du peuple norvégien tous les articles qui
composent la constitution du royaume , le roi de Suéde
accepta cette loi fondamentale , qui lvi fut solennellement
présentée , et qu’il jura de maiiitenir dans toutes ses
clauseset dispositions. Cc méme serment a été prété deux
fios par le roi actuel Cliarles-Jean , d’abord immédiate
ment apres la mort de son pére adoptif, et lors de son
«véuement au trone , et ensuite a I’occasion de son cou
ronnement dans la cathédrale de Drontlieim.
Déja depuis long-temps on croyait s’apercevoir de quel
ques arriére-pensées qui semblaient menacer les droits les
plus précieux du peuple norvégien; mais comme on ne
doit jamais juger sur de simples appaiences , les liommes
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